Qu’est-ce que la rééducation du périnée par neuromodulation transcutanée ?
C’est la rééducation des fuites urinaires par la stimulation transcutanée du nerf tibial grâce au neuromodulateur.
Comment fonctionne la rééducation du périnée par neuromodulation transcutanée ?
Le neuromodulateur est livré avec des électrodes. La neuromodulation transcutanée permet une stimulation externe, donc, ne nécessite pas l’usage de sonde vaginale.
On place l’électrode au niveau de la face interne de la cheville (droite ou gauche) sur la peau. On met les électrodes sur le trajet du nerf tibial postérieur. Le neuromodulateur va délivrer des impulsions électriques de puissance réglable sur le trajet neuronal. Le patient effectue ses séances à domicile de manière régulière au repos, en position assise ou allongée.
L’électrode cutanée envoie des décharges (ou stimulation) électriques. L’appareil permet d’ajuster la puissance de la décharge.
Où et comment doivent-être placées les électrodes lors d’une session de neuromodulation du périnée ?
Comment ça marche sur le plan anatomique et physiologique ?
Le plexus sacral est composé des nerfs : L4-L5 et S1, S2 et S3. Cet ensemble de nerf assure l’innervation des organes génitaux et des viscères du bas-ventre. Ce plexus assure la fonction motrice et sensitive de cette partie.
Il se trouve que le nerf tibial postérieur inclut les mêmes fibres que le plexus sacral. La stimulation du nerf tibial entraine une stimulation réflexe et indirecte des muscles du plancher pelvien et une inhibition du réflexe Détrusorien.
Ses stimulations permettent de recruter des fibres, présents, ainsi le muscle apparaît plus tonique. En revanche, il ne permet pas de créer du muscle. Donc il ne contribue pas au renforcement musculaire proprement parlant.
L’utilisation de la neuromodulation sur un plancher partiellement dénervée permet le bourgeonnement des axones moteurs. Par contre même à distance le muscle du périnée doit être innervé. La stimulation ne fonctionne pas sur un muscle dénervé.
Pour quel type de problème peut-on utiliser le neuromodulateur ?
La neuromodulation transcutanée permet de traiter :
- Les troubles vésicosphinctériens,
- Les troubles ano-rectaux,
- Les douleurs pelvi-périnéales divers.
Par contre si vous voulez muscler le périnée il faudra vous servir d’une sonde et donc passer par voie interne.
Quels avantages engendre la neuromodulation du nerf tibial ?
- Enfant et adulte
- non invasive,
- non douloureux,
- à domicile,
- simple et pratique
Est-ce que la neuromodulation transcutanée présente des contre-indications ?
Oui, cette technique comporte des contre-indications :
- La grossesse
- Les lésions cutanées sur le trajet de positionnement des électrodes
- Problème dermatologique locale
- Les troubles de la sensibilité locale (neuropathie périphérique)
- Le port d’un stimulateur cardiaque (Pace Maker)
- Le port d’une prothèse métallique dans la zone à stimuler (PTH, PTG, stérilet).
- Troubles psychiatriques sévères
Est-ce que l’assurance maladie rembourse l’achat d’un neuromodulateur transcutané ?
Oui et non.
Non, car souvent le neuromodulateur est loué en pharmacie ou dans un magasin de matériel médical. La location est prise en charge par l’assurance maladie jusqu’à 2 mois. Si au bout de 2 mois l’essai s’avère efficace, le patient peut acheter la machine. On parle d’efficacité que si 50 % d’amélioration est observé.
Oui, si le modèle de votre neuromodulateur transcutané est conventionné. En effet, on trouve plusieurs modèles, on doit donc acheter un modèle conventionné. Actuellement, c’est le UROstim 2 que l’assurance maladie prend en charge (2020).
La prise en charge de votre appareil, vous avez besoin de :
– Une prescription médicale
– Une facture de votre achat
– L’assurance maladie rembourse 60 % du montant de votre achat et cela jusqu’à 304,9 euros
– Par contre, il restera 40 % du montant d’achat à votre charge.
Quelle efficacité apporte la neuromodulation ?
Une majorité d’études montrent l’efficacité du neuromodulateur transcutané face aux troubles vésicosphinctériens en seconde attention. C’est-à-dire après l’échec de la rééducation guidé par un professionnel de santé.
Les stimulations externes présentent de très bons résultats sur les hyperactivités vésicales. Les résultats semblent même meilleurs que tous les autres types de traitements de seconde attention.
Par contre, on ne trouve pas assez d’information sur l’effet qu’à la neuromodulation sur les autres incontinences urinaires.
Ce traitement reste inutile lors de prolapsus sévère ou d’incontinence urinaire causée par l’incompétence sphinctérienne.
Protocole conseillé par ICS 2018 :
— Incontinence urinaire d’effort : 50Hz, tous les jours, pendant 6 mois.
– Incontinence urinaire par urgence : 4 à 10 Hz, 2 fois par jours pendant 9 semaines.
– L’électrostimulation est mieux que rien en termes de soin.
– Le renforcement du plancher pelvien chez un professionnel de santé figure comme le traitement de première attention de prédilection.
– En second attention électrostimulation est surtout conseillé pour l’hyperactivité vésicale.